Prairie-Verger pour les ânes

Posted by

·

Des ânes qui pâturent sous des arbres fruitiers ; bonne ou mauvaise idée ?

Au départ de notre projet, on pensait n’avoir que deux mules pour faire de l’attelage. Nous cherchions donc du terrain pour les faire pâturer. On avait besoin de 2ha, mais même si c’est petit, d’un point de vue agricole, c’était compliqué de trouver, vu la tension qu’il y a autour des terres agricoles. Grâce à une bonne amie, on a réussi à trouver un premier terrain en location. Mais sur ce premier terrain, il y avait quelques pommiers. Et ben, on va faire comme avec les vaches à l’époque !


On était plutôt content et enthousiasme à l’idée d’avoir des arbres sur la parcelle pour de nombreuses raisons. Les mules auraient de l’ombre toute l’année ; Les arbres sont des niches écologique qui favorise de nombreuses espèces comme les oiseaux. Ils nous intéressent particulièrement, car ils peuvent manger certains parasites et insectes. De plus, le terrain est bien humide et on espérait que les arbres permettraient de « pomper l’eau ». Bref plein de services écologiques en perspective ! On a commencé avec une parcelle « amovible » pour faire tourner la zone de pâturage et que le sol puisse se reposer. Petit à petit, on a mis des clôtures fixes pour former une équipiste. Ça nous bien simplifié la vie.

Puis notre projet à évolué et en novembre 2023 les ânes sont arrivée sur le terrain. Heureusement, on nous a prêté des parcelles attenantes pour augmenter notre pâturage. Là encore, ce sont des sous des pommiers hautes tiges. Le cidrier – qui achète les pommes sur pied – était content d’avoir des broyeuses qui viennent avant sa récolte. Par contre, faire les parcelles entre les arbres reste long et fastidieux. On ne peut pas juste avancer les piquets et le fils de quelque mettre, il faut tout rembobiner et tout remettre. Faire et défaire… C’est toujours travailler… On s’y est fait, on a réussi à tenir jusque là.


Par contre, cette année-là, nous avons trouvé les premières traces de dent sur les troncs d’arbres. Au printemps, en été, à l’automne, en hiver toujours de nouvelles écorces arrachées.
On a donc cherché à faire des corsets. Malheureusement, les corsets classiques ont des piques pour dissuader les cervidés et autres animaux sauvages d’abîmer les arbres. Sauf que les ânes, eux, adorent se gratter sur les arbres et comme nous, ils sont capables de se gratter jusqu’au sang ; Donc les piques c’est « niets ».
On a donc essayé plusieurs alternatives. Le grillage à poules puis le grillage à lapin. Ces deux grillages ont fini détruit par les ânes et mules. On est donc passé à des fils plus large de 1,6 mm et des maille carré de 2,5 cm. Petit à petit, on protège les arbres et on « soigne » nos troncs avec du goudron de Norvège. Tout ça à bien sur un coup soit environ 3 000 euros et beaucoup de temps de travail. Sachant que la santé du verger n’est pas au top. Il y en a des pommiers chétifs, tordus, écorcé par les cervidés, malades, des plein de gui, certains perdent leurs feuilles en juillet et d’autres on peut les faire tomber à la main…
Nous aussi ça nous déprime bien… Sachant que les ânes préfèrent croquer les arbres en bonne santé, nous v’là bien !


Entre-temps les vergers qu’on nous a prêtés, on en est devenu locataire ! Ça nous sécurise le pâturage et en prime nous vendons les pommes sur pieds au cidrier. Bon en réalité notre fermage est au alentour de 700 euros et les pommes nous rapporte, en moyenne, 800 euros par an, pour vous dire qu’on ne va pas amortir les corsets tout de suite. Sachant que sur la période de ramassage des pommes nous avons dû louer une parcelle supplémentaire pour que le cidrier puisse passer avec ça machine. Au final, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas faire pâturer en hiver les ânes et mules dans ce verger, car il est trempé tout l’hiver et avec notre Kangoo, on ne peut pas apporter la cuve à eau au risque de s’embourber.

Faire des parcelles à longueur de journée, entre les arbres, autour des arbres, faire des corsets et refaire des corsets, c’est épuisant… Les services écologiques sont bien loin d’être notre préoccupation principale (malheureusement).
Je vous avoue qu’on a pensé à laisser les ânes écorcer tous les pommiers et replanter des haie fourragères.

Pour l’instant, on tient encore. On a donc décidé de faire certifier les pommes en bio nous-même pour les valoriser et que leurs ventes puissent financer les corsets. Nous ajoutons donc à notre travail annuel la taille des pommiers, et nous allons analyser les arbres et les sols pour voir si tout est équilibré.

On vous tient au courant de nos avancées et nos réflexions, en espérant qu’on arrive à quelque chose !

Avatar de Chouette_Mulotte

About the author